Les lévriers de Fébus

Qu'est ce qu'une perrera ?

 

QU’EST-CE QU’UNE PERRERA ?

 

 Il y a quelques jours, Vicky , la présidente de notre refuge partenaire , me demandait si les lévriers de Fébus pouvaient aider 4 galgos , sortis en urgence d’une perrera par une association de Valence. Aujourd’hui ces levriers ne sont plus que 3 car un des galgos a été tiré comme un gibier au sein de  la perrera, un lieu abominable qu’il vous faut connaitre.

Il y a quelques années « Action invisible » a écrit un super article, le voici, âme sensible abstenez-vous de lire.

 

Un chien errant dans les rues d’Espagne, dès lors qu’il est capturé, atterrira dans un centre d’hébergement pour animaux abandonnés. Il en existe deux sortes bien distinctes : les protectoras et les perreras.

Si les premières ont les mêmes desseins pour leurs protégés que les refuges animaliers français (prendre soin des chiens et des chats, tout mettre en œuvre pour leur offrir la possibilité d’être adoptés, le plus souvent grâce au dévouement de nombreux bénévoles), les dernières s’apparentent plus à des déchetteries pour animaux ou à des abattoirs, avec toute la négligence, la maltraitance et la cruauté animale qui en découlent, le tout subventionné par l’état espagnol.

En Espagne, il existe trois sortes de fourrières: celles gérées par les municipalités, employant des ouvriers municipaux pour s’occuper des chiens et des installations, d’autres gérées par des sociétés privées et enfin, celles gérées par des associations de protection animale grâce à des bénévoles. Si celles du dernier type ont, en général, un fonctionnement différent, avec un programme d’adoption pour les chiens qui y résident, l’unique fonction des autres est de maintenir propres les rues espagnoles tout en générant du profit. C’est pourquoi le mot « perrera » fait autant froid dans le dos. Nous parlerons ici principalement des fourrières gérées par des entreprises privées ou des municipalités.

Conditions de vie et de mort dans les perreras

Dans ces fourrières, le bien-être du chien (ou du chat) n’est absolument pas une priorité, bien au contraire. Parmi la liste non exhaustive des actes de maltraitance repérées à grande échelle dans les perreras, on trouve :

• des chiens entassés dans de petits boxs ou petites cages sans aucun confort: pas de coussins, ni de panier, les animaux dorment à même le sol,

• des petits chiens vivant avec de grands chiens, des chiots avec des adultes, tous sexes confondus, ce qui entraîne de nombreuses bagarres souvent mortelles,

• une absence totale d’hygiène: les chiens vivent dans leurs excréments, gamelles souillées, les chiens arrivant malades ou blessés, ou qui se blessent après leur arrivée, ne sont pratiquement jamais soignés. On peut même voir des blessures ou fractures ouvertes laissées sans aucun soin, et les épidémies sont courantes,

• de même, les femelles mettent bas directement dans leur cage, à même le sol, entourées des autres chiens du paddock ; les nouveaux-nés risquant d’être mangés par les autres chiens,

• la nourriture est non adaptée à l’âge/taille du chien, ni en quantité, ni en qualité. Il arrive même que certaines perreras ne nourrissent pas leurs pensionnaires et que les chiens n’aient pas de point d’eau à disposition,

• maltraitance de la part du personnel d’entretien : coups, utilisation d’outils barbares tels que perches et lassos pour attraper les chiens, etc…

On l’a compris, ici les chiens sont traités comme de vulgaires déchets par des employés pour la plupart aucunement sensibles au sort de ceux dont ils doivent s’occuper, même s’il existe bien sûr des fourrières dans lesquels travaillent (ou œuvrent bénévolement) des personnes soucieuses de leur bien-être.

Magouilles et impunité

 

Si les protectoras ne touchent aucune subvention, les perreras sont, elles, soutenues par l’argent public espagnol. Les fourrières dépendent d’une ou plusieurs municipalités, et sont liées avec elles par contrat afin de veiller à la salubrité publique et nettoyer les rues des communes de ses chiens et chats errants. Pour effectuer ces tâches, les municipalités leur versent des subsides pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros par an pour les plus grandes perreras. Gérées comme des entreprises, on l’a vu précédemment, le but est de faire des bénéfices, au même titre que n’importe quelle entreprise de collecte d’ordures, et au mépris des règles élémentaires de bien-être animal. Tout cela représente un marché très juteux et les places de gérants de fourrière sont chères. On dit d’ailleurs que ces gérants sont placés là par les politiques eux-mêmes, et on comprend mieux pourquoi, lorsque des animalistes tentent des recours en justice, les institutions gardent les yeux clos. L’impunité règne, les intimidations sont monnaie courante, c’est l’éternelle bataille du pot de terre contre le pot de fer.